Grèce – Retour maison

Jeudi 8 août à 12h20, nous passons la frontière albanaise en seulement quelques minutes. Pays non européen, on éteint nos téléphones et on va retirer des leks.

Albanie

Premier mauvais point : 8 euros de frais pour retirer 10 euros !

On veut tenter une petite baignade dans ce nouveau pays. On arrive sur une première plage et mauvaise surprise : le parking est payant. Une grande première depuis notre tournée des plages en Grèce. Demi-tour et on va sur une autre plage. Lorsqu’on arrive on remarque le côté touristique mais bon… Nous installons le tarp, nous baignons un peu mais l’aspect de l’eau ne nous inspire pas confiance. Difficile de prendre nos marques dans ce pays.

Après discussion avec le enfants, on plie bagages et on se rend à Berat ou la ville aux milles fenêtres.

La route pour s’y rendre nous permet de nous imprégner un peu de ce pays. Ici, l’homme se déplace de façon rudimentaire : à vélo, en mobylette, à cheval, dos d’âne ou carriole plus ou moins élaborée. Des bergers d’un autre genre font leur apparition : ils baladent des pintades.

On longe une jolie rivière que des ponts suspendus traversent. Nous avons envie de tenter l’aventure, mais ce sera seulement à pied. On se demande comment il est possible d’y passer en voiture…

Nous traversons tout un quartier dédié au lavage automobile. Des baraques se succèdent plus ou moins bien équipées.

Nous arrivons à Berat mais par le mauvais quartier. Il est animé, certes, mais…

Ouf ! Finalement après avoir dépassé celui-ci on découvre les belles façades de cette ville. Les quartiers Mangalemi et Gorica construits le long de la colline escarpée se font face et semblent aligner une collection de fenêtres cambrées et ornées de sculptures en bois. Un joli pont arqué relie les 2 quartiers. Au loin, un bâtiment nous intrigue. On dirait la Maison Blanche. C’est en réalité une université.

Nous nous baladons un peu et admirons la nouvelle cathédrale orthodoxe et la grande mosquée qui partagent la même rue. Un bel exemple de tolérance religieuse ! On s’offre un restaurant pour découvrir les saveurs albanaises. Un régal : des poivrons, aubergines, viandes…

On finit la longue journée avec Bérat tout illuminé et pour fond sonore l’appel à la prière de la mosquée mêlé au son électro du festival de la bière tout proche.

On passe la nuit non loin, dans une ceriseraie.

Aujourd’hui, comme dans chaque nouveau pays traversé, on visite sa capitale : Tirana.

Nouvelle découverte en route : les puits de pétrole qui poussent dans nombre de jardins, champs et bord de route.

On fait également un arrêt sur un marché. Cette ambiance nous réconcilie avec l’Albanie.Ici, un cheval et sa charrette stationnent pendant que leur propriétaire fait son marché, là des cages remplies de volailles vivantes à vendre.On en profite pour faire des provisions : 50cts le kilo de pêche, 30 cts les 2 concombres, 40 cts les 4 tomates et 1 euro le melon. 60 cts l’expresso.

Avant de se rendre à Tirana, on se documente sur l’histoire du pays qui a vécu sous la coupe du dictateur totalitaire Enver Hoxha de 1944 à 1985. Il a conduit un espionnage généralisé de la population albanaise et développé une paranoïa croissante envers les pays étrangers conduisant l’Albanie à un isolement quasi total sur la sphère internationale.

On débute Tirana par le bunker (non visitable) dans lequel vivait le dictateur. Sur la place s’y trouve également un bout du mur de Berlin. On continue par la pyramide d’Enver Hoxha qui devait être un musée dédié à celui-ci. Avec la chute du régime, elle est maintenant un lieu multi fonctionnel pour la jeunesse et la culture. On monte la centaine de marches qui permet d’avoir un panorama à 360 sur les toits de la ville.

Ensuite, direction le nouveau marché de Tirana avec un florilège d’odeurs d’épices et l’appel à la prière qui résonne dans tout le quartier.

On prend une pause bien méritée pour manger quelques spécialités du pays. On traverse ensuite la place Skanderberg.

Désireux d’en connaître plus sur l’histoire, on visite « la maison des feuilles » qui est l’ancien siège de la Sigurimi, la police de renseignements albanaise. Cela nous permet de nous rendre compte de l’ampleur de l’espionnage massif de la population sous la dictature : appareils d’écoute, micro miniatures, appareils photos, lettres de correspondance, affiches de propagande… Dans ces lieux ont également eu lieu des actes de torture.

Un deuxième lieu emblématique est dédié à ce dictateur : Bunk’art1. En effet, ce petit pays de seulement 3 millions d’habitants compte 170 000 bunkers construits pour protéger la population d’une menace imaginaire. Petit bémol, ce Bunk’art se trouve à l’extérieur de la ville. On reprend le van afin de s’y rendre. Au passage, on jette un coup d’œil à la villa du célèbre dictateur.

Le bunker est impressionnant par sa taille et son organisation. Rien n’a été laissé au hasard : salle de décontamination, tuyauterie d’aération, alimentation électrique… Les pièces de vie sont intactes et nous replongent dans le passé. Ce musée complète nos découvertes sur l’espionnage et l’histoire politique de l’Albanie.

Pas encore rassasiés, on retourne dans le centre pour maintenant apprécier le «street art » des façades et panneaux de signalisation.

Pour finir, on se pose dans un café branché : le Radio Bar, où l’on picore quelques « tapas ».

On quitte la capitale de nuit à la recherche d’un endroit pour dormir. Calie s’endort en quelques minutes.

On cherche à prendre de la hauteur et à s’approcher de la ville de Krujë. On dort sur la montagne de Krujë à 1200 mètres d’altitude. Pablo entend du bruit, il y a un animal. Très courageux, il s’équipe de la frontale, s’approche, s’approche encore un peu… hésite. Ce sont en fait 2 chevaux qui se baladent tranquillement.

Samedi matin, Pablo décrète « qu’aujourd’hui on se pose tôt sur le spot. » Doit-on y croire ? Réponse ce soir. On descend donc de notre montagne pour le bazar de Krujë qui rassemble tapis et vêtements traditionnels, céramiques, antiquités… Le lieu ne manque pas de charme mais pour l’authenticité et le caractère artisanal de certains produits… le doute n’est pas permis. Loïs s’offre un casque, authentique celui-ci, ayant servi sous la dictature.

Bazar de Krujë et ses articles plus ou moins authentiques

On termine par la montée au château qui était le bastion des Albanais pendant l’occupation ottomane durant la période Skanderbeg au XIIIème siècle.

Monténégro

On se rend compte que dans une semaine nous serons de retour en France. On décide d’avaler quelques kilomètres aujourd’hui et de rejoindre le Monténégro. C’est chose faite à 16h30.

Pogdorica, capitale de ce pays récent est notre prochain point sur la carte. Il semblerait que cette ville n’ait pas de grand intérêt mais on souhaite tout de même y passer. Effectivement nous ne ferons qu’y passer en van : vieille horloge, pont Millenium et cathédrale de la Résurrection du Christ. Visite terminée !

Le contraste avec l’Albanie est saisissant : c’est propre ! Et beaucoup plus vert, moins sec.

On se pose des questions sur la suite à donner à notre trajet. Les enfants chahutent, les parents s’énervent. STOP !!!! On trouve un camping avec rivière et piscine. C’est décidé, on arrête pendant 2 jours de tracer et on se pose.

On installe THE campement, on déplie le store, installe les tapis de sol et les petits montent leur campement dehors. Les enfants, à peine installés, filent à la piscine.

Nuit à la belle étoile pour les petits… sous le store

Dimanche, jour du seigneur, jour de farniente pour les Gutierrez. On prend le temps entre rivière, piscine et détente. Ça nous fait un bien fou !

Nous avons envie d’un petit resto pour le soir. Aidés de Google et du propriétaire du camping, nous réservons pour celui tout proche. Une histoire de pont semble préoccuper le propriétaire du camping qui nous explique comment nous rendre au resto. « On verra ! »

On doit également faire quelques commissions. Pour cela il faut passer par le pont numéro 2 accessible en voiture mais quelques doutes avaient été émis par notre hôte. Effectivement, notre van va encore vivre une aventure. Les petits adorent.

On sera quitte pour un simple aller-retour sur le pont car le supermarché n’est plus de ce monde.

On se rend donc au pont numéro 1, à traverser à pied pour s’installer dans ce petit coin de paradis pour dîner. Le cadre est magnifique et les plats délicieux : soupe de poissons, carpe, truite et anguille.

On rentre et dodo dehors pour les gosses.

Le lendemain, toujours dans l’idée de ne rien faire, on rempile : rivière, piscine et jeux. Les enfants découvrent et investissent à fond le jeu du solitaire avec les cartes.

Nous avons besoin de quelques courses et peut-être aussi envie de bouger un peu. Nous allons à la ville la plus proche : Danilovgrad. On est rapidement de retour pour squatter notre nouveau lieu de vie : les matelas et les futas installés sous le store à l’ombre de l’arbre.

Pour dîner, nous retournons au resto de la veille.

Mardi 13 août, après plus d’un mois loin de chez nous, il est temps de penser au retour. On est tous requinqués, les enfants sont motivés à squatter le van. Activités : le solitaire, le jeu du marchand et le jeu du passage de frontière.

Deux itinéraires s’offrent à nous ; on décide de passer par la Bosnie pour y jeter un p’tit coup d’œil. Passage de la frontière vers midi. On pique-nique devant une école. Les salles de classe sont très propres et seulement entre 14 et 20 élèves. Mais il est vrai que nous sommes dans un petit village de montagne. A l’extérieur, une aire avec matériel de sport. Pablo teste les haltères en pierre.

On reprend la route et vers 14h nous sommes en Croatie. Cindy et Lola ont envie de revoir l’île de Murter visitée 2 ans auparavant. COUP DUR ! On s’attendait à trouver du monde mais là… Du monde, pas de place, eau sale. Il faut se rendre à l’évidence : la Croatie au mois d’août.. à fuir. On tente quand même une petite baignade mais l’envie n’y est pas. On se réfugie au van pour prendre une douche, on se sent sale, même les gosses !

Murter !!!

Il faut maintenant prendre la bonne décision. Notre prochain point est la maison de Nenad, rencontré il y a deux ans. On avance donc vers chez lui. On s’arrête pour la nuit dans une vallée. Un troupeau de moutons et chèvres rentre paisiblement à la bergerie.

Ça y est, c’est le jour des retrouvailles. On commence par nous rendre à leur maison mais il n’y a personne. On va donc à la ferme. Les retrouvailles sont chaleureuses, quelques petites larmes coulent. Nenad avait gardé le secret de notre arrivée. Il prend les choses en main et nous fait faire le tour de la ferme, fier de nous montrer tous ses animaux et son nouveau tracteur. Un faon élevé au biberon et des chatons font le bonheur des enfants. Pendant ce temps, comme à son habitude, son papa nous prépare un buffet charcuterie et alcool maison. Seul problème : il est 10 heures du matin… mais on ne peut pas refuser !

Les échanges autour de la table se font grâce à Google translate et à la langue des signes. Nenad sort les engins à moteur : quad, vieille Golf et tracteur. C’est parti pour la balade sportive à travers les bois. Puis le temps s’écoule paisiblement à la ferme. Nous sommes heureux de nous revoir et de partager du temps ensemble. Nous sommes rejoints à midi par sa maman qui a fini de travailler.

Nenad doit partir dans l’après-midi pour 2 jours à la plage avec sa sœur dont on fait la connaissance.

On part ensuite tous les 7 dans notre van 6 places pour voir Strbacki buk. Chutes d’eau dans un cadre apaisant.

L’endroit est magnifique : un mini Plitvice ! La rivière sépare Croatie et Bosnie. C’est d’ailleurs dans ce dernier pays que nous avons décidé de dîner. Cindy et Pablo s’interrogent sur le passage de frontière dans de telles conditions : 7 personnes pour 6 places, Français et Croates mélangés… Il semblerait que cela ne pose pas de problème d’après nos compagnons croates. Effectivement on passe la frontière sans encombre.

Au retour, la situation se complique. Premier passage : ok. Puis une douanière fait signe à Pablo de se mettre sur le côté pour un contrôle du véhicule. Il ouvre le coffre, sort les caisses puis… doit ouvrir la porte latérale pour vérifier l’intérieur du véhicule. Là, sur la banquette arrière s’alignent nos 4 têtes blondes, bien installées et souriantes. Pablo détourne l’attention vers le frigo. La douanière sourit et nous souhaite bonne soirée. Fin de cette situation plutôt comique avec le recul.

Nous passons une bonne nuit sur le terrain de la famille.

Jeudi 15 août, nous avons de grandes ambitions : arriver ce soir en France, soit 10 heures de route. On tente le pari avec les gosses.

Petit déjeuner pris tous ensemble puis l’heure des au revoir sonne. Tous émus, on promet de se revoir. On ne sait pas quand mais on se reverra ! On part les bras chargés de victuailles : gnole, charcuteries, sucreries et même un nouveau compagnon Coco le bouledogue (en peluche évidemment).

En chemin, on fait une courte pause pour voir 2 ours qui vivent dans un enclos derrière un restaurant. Pas très réjouissant sur le papier mais on doit avouer qu’ils ont l’air plutôt en bonne santé et bien soigné.

C’est parti pour la mission du jour. On doit avouer que la tablette nous aide bien. Le film Titanic nous offre 3 heures de répit. Un paquet de bonbons, des gâteaux font le reste.

Les enfants sont agréables et la route est bonne. Miracle de fin d’après-midi : les 3 marmots font une sieste en même temps.