Cap Nord

17 juin, après plus de 3 mois de voyage, on se met en route pour le Cap Nord qui sera le point d’orgue de notre road trip. On apprécie les paysages dans lesquels nous nous sentons de plus en plus petits. On ne se lasse pas de ces forêts qui rendent agréables les centaines de kilomètres que nous avalons chaque jour. Les rennes viennent également égayer la route.

Seul au monde

On franchit la frontière norvégienne à 17h43. Nous trouvons un spot le long de la rivière qui représente la démarcation entre les deux pays. L’endroit n’est pas fou mais cela suffira à passer une bonne nuit.

Sous un beau soleil, on reprend la route pour le Cap Nord. Les paysages sur fond de montagnes enneigées sont à couper le souffle ! Le trajet est entrecoupée de pauses pour admirer la vue sur les fjords, observer encore des rennes mais aussi pour venir en aide à Jenna. Cette jeune suissesse parcourt depuis chez elle des milliers de kilomètres pour se rendre au Cap Nord, seule, en vélo. Notre boîte de rustines sauvera la fin de son périple. Rendez-vous est pris pour le petit déjeuner au Cap Nord demain (on en reparle un peu plus bas…).

Jenna la guerrière ! ✊

Impossible de ne pas s’arrêter sur la route. On immortalise chaque instant… Les photos parlent d’elles mêmes ! 👇

Quelques clichés de ce que l’on a pu voir en l’espace d’une après midi… Magique !

Bien sûr, nous avons croisé des rennes. Cette fois ci, ce n’était pas par groupe de 4 ou 5, mais des troupeaux entiers. Un peu comme si en France, on croisait des moutons ! Les enfants regardaient de partout et ils ont fini par s’échapper du van pour partir à la recherche de bois ou os de rennes.

Son plus beau jour du voyage !

Après tout ça, on arrive à la fin de journée et toujours pas de Cap Nord ! On devait y arriver vers 16h. On décide de s’arrêter à Honningsvag pour se faire un resto et se remettre de toutes ces émotions. De toutes façons, le soleil ne se couche pas ici, on a encore le temps pour parcourir ces 40 derniers kilomètres.

Après avoir repris des forces, on grimpe dans le van et on commence tout doucement à prendre de la hauteur. On roule à côté de la neige qui donne tant d’eau en contrebas. Le paysage se fait de plus en plus lunaire. La végétation est inexistante et quelques rennes encore nous regardent passer ici et là. On touche au but !

Il est 23h30 quand nous arrivons enfin au Cap Nord. Le soleil pour l’instant se cache derrière un épais brouillard ce qui rend l’ambiance encore plus étrange. Le vent redouble de puissance. On arrive tant bien que mal à se trouver une place sur le parking bondé, juste à côté d’un camping car qui nous semble familier. En effet, c’est celui de la famille française que nous avions croisée au parc d’ours en Croatie ! Destin… On se bâche comme on peut en superposant les couches de vêtements et on marche en direction du fameux globe que l’on aperçoit au loin dans le brouillard. La lumière est dorée, on se croirait en pleine tempête de sirocco. Le soleil de minuit tant attendu est bien là !

Cap Nord doré

Jenna la guerrière

Tout au long de la journée, on a pensé à ce qu’allait endurer Jenna à vélo : le vent, les lignes droites interminables, les 40 derniers kilomètres de côte… cela nous semble impossible de la croiser ce soir au Cap Nord. Après être resté une bonne heure sur le site à échanger de nos différents voyages avec la famille française (avec vue sur le globe), on reprend la route en sens inverse pour trouver un spot à dodo abrité du vent. Il est 0h30. Et là…

On aperçoit au loin une silhouette sur un vélo ! Les petits crient en chœur : « C’est Jenna ! ». En effet c’est bien elle que l’on croise avec son cache cou remonté jusqu’aux yeux. On fait demi tour pour l’encourager au bord de la route et on retourne à l’entrée du Cap Nord pour l’accueillir en fanfare (frêle fanfare il est vrai).

Après 3960 km en 22 jours, cette suissesse de 28 ans a atteint le Cap Nord seule, en bivouaquant sur son petit matelas gonflable avec son duvet. Elle arrive tout sourire, avec son pneu avant crevé encore une fois. La réparation de l’après midi n’a tenu qu’une vingtaine de kilomètres. Si l’on n’est pas trop mauvais en maths, ça veut dire qu’elle s’est tapée les 90 derniers kilomètres avec un pneu crevé qu’elle regonflait toutes les 30 minutes… un mental d’acier ! Respect !

Le temps d’échanger les comptes Instagram on repart de notre côté en lui proposant de lui laisser la tente de toit pour dormir. Elle préfère rester ici et bivouaquer comme elle dit. Arrivés à notre spot, on retente un petit message… Elle répond cette fois ci favorablement. On range les isolations, et on retourne au cap Nord en pyjama pour aller la chercher !

Dernière ligne droite pour Jenna

Six in a van !

Loïs : « C’est quand même marrant d’inviter quelqu’un alors qu’on est dans notre van ! »

Ce matin, c’est petit dej pour 6. Nous nous réveillons au bord d’un lac et entourés de rennes. On prend le temps, les petits exposent leurs souvenirs à Jenna, Calie lui offre un stalactite de Croatie et nous faisons plus ample connaissance avec notre invitée. Elle devait prendre le bus pour aller à Alta. Il se trouve qu’on y va nous aussi… le vélo est démonté et mis au pied des petits. Nous ferons ce petit périple à 6.

La route est une nouvelle fois dépaysante. Nous avalons les kilomètres pour nous poser en début de soirée sous les arbres, à quelques mètres du fjord de Alta. Nous installons notre campement et Jenna son bivouac ! Bonne nuit…

Sur le plateau avant Alta

La suite ICI.