Retour en Norvège

Mardi 5 juillet, on prend la route en direction de Røros, ville conseillée par notre ami Benjamin. Les arrêts aux loppis sont fréquents et font le bonheur des enfants ; un magnifique téléphone rouge vient compléter la collection pour la cabane. On passe la frontière norvégienne à 15h32 avec 16880 kilomètres au compteur et 339 heures de conduite pour Pablo.

Røros

Røros est une ancienne ville minière classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour son centre historique et les ruines de son exploitation minière. En effet, le cuivre n’y est plus exploité depuis 1977 après 330 ans de service. Nous visitons celles-ci, quelque peu style « western ». Ici, le temps semble s’être arrêté. Nous nous promenons dans les ruelles et contournons l’église. Son centre historique ne manque pas de charme, Cindy craque sur toutes ses magnifiques maisons en bois.

Ruelles de Røros
Les mineurs de Røros

La pluie nous fait presser le pas et nous retournons au van pour un peu de route. Notre prochain point se trouve à l’ouest. Nous roulons une bonne heure à la recherche d’une éclaircie et nous posons finalement au dessus d’une rivière au milieu des sapins. Le spot est assez sauvage et nous surplombons le lit de la rivière. C’est l’occasion de sortir le drone !

Massif du Drovefjell

Nous faisons un arrêt dans le massif du Drovefjell, lieu de résidence de bœufs musqués. On choisit l’option courte pour les observer au point de vue Snøhetta, avec 1,5 kilomètre depuis le parking. Le froid et le vent sont saisissants ! Nous sommes récompensés à l’arrivée avec un magnifique panorama sur le sommet Snøhetta et cinq bœufs musqués dont un bébé. On quitte le parking et on retrouve… la famille Lavorel ! On échange sur nos différents itinéraires, ils nous mettent en garde sur la météo des jours à venir et on se quitte encore une fois, pour combien de temps ?

On reprend la route sous une pluie battante, Cindy jette un œil sur la météo et effectivement celle-ci n’annonce rien de beau et ce, pour une longue durée. Une décision s’impose… On suit l’itinéraire prévu dans les fjords et la météo guidera nos arrêts. Les randonnées prévues se résumeront sûrement par de simples points de vue. On ne peut malheureusement agir sur le temps dont nous sommes dépendants. Il ne fait que 6 degrés, il pleut, nous dormons en tente de toit et nous douchons dehors. Les jours à venir risquent d’être chaotiques mais cela fait partie du voyage, c’est une expérience supplémentaire.

Trollstigen

Le moral au beau fixe, c’est reparti pour la Trollstigen ou « l’échelle des trolls ». C’est une route sinueuse et raide qui serpente au milieu de montagnes abruptes et offre des points de vue spectaculaires.

Heureusement les enfants comprennent la complexité de la situation face à cette météo et acceptent d’avaler des centaines de kilomètres enfermés dans le van. Quelques glaces prises dans les stations services viennent les requinquer. Ils ont le sourire et ces quatre mois de voyage les ont déjà bien changés.

La route est agréable. On longe la rivière Rauma qui nous offre de magnifiques points de vue. Celui de Slettafossen, avec ses chutes d’eau turquoise-émeraude et son débit est impressionnant.

La puissance de Slettafossen

Trollstigen et ses épingles

On remonte dans le van pour se diriger vers Trollstigen. On roule entre des montagnes abruptes d’où jaillissent des dizaines de chutes d’eau. Les petits ne savent pas où donner de la tête. L’excitation à l’approche de la route aux 11 épingles se fait sentir… c’est un lieu que l’on voulait faire et le spectacle est au rendez vous : la côte monte à 10%, la chaussée est étroite et on retient son souffle lorsque l’on croise un car de touristes. Arrivés en haut, on file au point de vue pour admirer la grosse chute d’eau qui traverse tous ces virages.

La route sinueuse de Trollstigen
Trollstigen vue d’en haut

Il est déjà 17h quand on quitte Trollstigen. On s’arrête ensuite quelques minutes à Gudbrandsjuvet où l’eau coule encore à flot. Cette fois ci elle est coincée entre d’immenses blocs de roche formant ainsi un canyon très étroit. Là encore, on se sent tout petit face à une telle force, il en devient même stressant de se pencher au dessus des barrières.

Gudbrandsjuvet

On se dirige vers notre prochain point, le fjord de Geiranger. Mais avant ça, place à la corvée de linge à la marina de Valldal. Pas de laverie automatique ici, juste deux machines qui nous prennent 2h de notre temps. On en profite pour manger. Il est plus de 21h, il va falloir songer à trouver un spot pour dormir…

Geiranger

Jeudi 7 juillet, après un petit dej grand luxe dans une station essence, on continue sur cette lancée et on profite d’une douche à la marina de Valldal : 1€ les 3 min. C’est court mais l’eau est chaude et la pression plus forte que celle à l’arrière du van ! On y croise un couple de français avec leur petite de trois ans qui partent pour un an en van eux aussi.

On prend le ferry et on arrive à Geiranger vers midi. La route des aigles qui nous amène à cette ville touristique n’a rien à envier à Trollstigen. Elle annonce également le monde qui grouille ici. A un virage, pas moins de 5 gros bus déposent leurs passagers pour admirer un point de vue sur le fjord. Le temps est relativement clément et on en profite pour flâner dans la ville. On se gare sur les hauteurs et on descend jusqu’au fjord en longeant une impressionnante chute d’eau. Les petits s’adonnent à leur activité favorite : les magasins de souvenirs !

On monte ensuite sur les hauteurs de Geiranger et à plus de 1000 mètres d’altitude on tombe sur le lac glacé Djupevatn. On immortalise le moment avec notre Polaroïd. Au fur et à mesure que l’on monte sur cette route, la végétation se fait de plus en plus rare et la neige a bien du mal à fondre ici.

Lac de Djupevatn

Le Nordfjord et son parc national

Après cette petite pause, on entame notre descente vers Loen pour se rapprocher du parc national de Jostedalsbreen. On s’enfonce dans une petite route qui longe le lac Lovatnet, entouré de hautes montagnes au sommet desquelles on peut apercevoir quelques glaciers. Pablo et Cindy ont un petit coup de barre, les spots se font rares dans ce parc. On décide de s’arrêter à un camping. Il est 18h et cela fait bien longtemps que nous n’avons pas terminé une journée aussi tôt. On profite du wifi pour appeler en visio. Le camping est plutôt sympa et la vue sur le lac et les glaciers est imprenable.

Notre emplacement de bon matin

Les glaciers de Jostedalsbreen

Aujourd’hui l’objectif est de découvrir des glaciers. On commence par la vallée de Loen avec celui de Kjenndalsbreen. Celui-ci est visible depuis le parking et l’on peut juste s’approcher du pied de la montagne. Nous sommes impressionnés par la beauté du glacier. Le contraste des bleus du ciel, de l’eau et de la glace est de toute beauté. De plus, nous sommes seuls à en profiter : un luxe !

Glacier de Kjenndalsbreen

On redescend cette magnifique vallée assez sauvage, toujours en longeant le lac Lovatnet. On prend maintenant la direction d’Olden. Une fois de plus on longe un lac, celui d’Oldevatnet. Arrivés au bout de la vallée, on peut commencer notre marche jusqu’au glacier de Briksdalsbreen : 5 kilomètres avec 300 mètres de dénivelé. Les paysages sont toujours grandioses ; chutes d’eau, rivière glaciaire et bien sûr : le glacier ! On se rend compte au fil de notre ascension que le glacier a énormément reculé en peu d’années. Quelques panneaux indicateurs sont présents pour nous rappeler le passé de celui-ci. Notre très chère Sainte Victoire va nous paraître bien sèche à notre retour. On fait ensuite une pause à Olden : Pablo travaille, les petits font du sport et Cindy du shopping seule.

Glacier de Briksdalsbreen

On quitte ensuite le Nordfjord en direction de notre dernier glacier du jour : Bøyabreen. La route est agréable malgré la pluie, des vaches et des moutons pâturent paisiblement. Arrivés à Bøyabreen (18h50), le mauvais temps ne nous permet pas de sortir du van. On admire donc le glacier à travers nos fenêtres, on fait une petite photo de piètre qualité et on reprend notre descente vers le Sud.

Glacier de Bøyabreen

Ces glaciers nous ont ouvert l’appétit, on s’offre un bon burger dans un restaurant de Kaupanger. Nos tenues de randonneurs contrastent avec les tenues très chics des serveurs. Direction la forêt, ou plutôt la route en bordure de forêt, pour dormir.

Sognefjord sur la route

Avant de prendre le ferry pour traverser le Sognefjord on fait un petit arrêt à l’église en bois debout de Kaupanger.

On s’enfonce vers Borgund pour y voir ses deux églises : l’ancienne église en bois debout ou « stavkyrkje » qui date du 12ème siècle et sa nouvelle église rouge. L’entrée est payante mais l’envie est trop forte pour Loïs d’y faire quelques photos. Il trouve le précieux sésame (un autocollant rouge) collé sur un panneau, il fonce droit à l’intérieur de la stavkyrkje. On repart dans le sens inverse en passant par la route historique qui longe la rivière. On s’arrête à Kongevegen pour une petite marche et admirer les lacets de l’ancienne route.

Les lacets de Kongevegen

Nouvel objectif maintenant, un point de vue qui a retenu l’attention de Pablo. On doit passer par un tunnel long de 24,5 km. Une fois sorti de celui ci on se pose sur une aire pour manger. Pendant que Cindy fait cuire le bon boulgour et les légumes, Pablo fait une petite recherche pour connaître le plus long tunnel routier au monde… Eh bien, il s’avère que c’est celui que l’on vient de traverser ! Sa construction a duré 5 ans, de 1995 à 2000. Il relie Lærdal à Aurland. Il est vrai qu’au bout d’une quinzaine de kilomètres, on a commencé à se sentir un peu étouffé. On ne voyait pas le bout du tunnel… jeu de mot 😏

Le plus long tunnel routier au monde !

15h30, on arrive sur les hauteurs, au point de vue Stegastein Lookout qui offre un panorama exceptionnel sur l’Aurlandsfjord un des bras du Sognefjord).

Il y a du monde ici, et qui retrouve-t’on ? La famille Lavorel, une fois encore ! Après quelques minutes de discussion, on se rend compte que nos itinéraires vont encore se suivre. On hésite juste à se rendre à Bergen… finalement ils nous convainquent d’y aller. La météo semble y être propice demain. La visite de cette charmante ville pourrait nous permettre de nous poser un peu et nous changer des paysages qui, bien qu’exceptionnels, commencent à nous être familiers. On se donne rendez-vous ce soir sur le spot pour profiter d’une soirée ensemble. Avant ça, on fait une virée à Flåm et on prend une bonne douche dans un centre de kayak des environs. Comme prévu on retrouve nos compagnons de voyage et comme toujours on passe une super soirée.

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